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Les Pélerinages de la Conscience

6 janvier 2013

Un Pas-sage à Galamus ou de la Nativité à la Naissance

Emitage de Galamus et Gorges de l'Agly

L’ermitage de Saint Antoine de GALAMUS est un lieu vertigineux et grandiose, accroché au flanc des falaises qui dominent l’Agly ou "rivière des aigles". C’est un ensemble de deux grottes dont la principale, alimentée par une petite source, est dédiée à Marie-Madeleine : ermite des premiers temps du Christianisme et qui se réfugia à la Sainte Baume (département du Var) lorsqu’elle eut quitté la Terre Sainte. Cette grotte, devancée d’une terrasse, fut certainement l’abri initial où s’installèrent les ermites au fil des siècles. Dédié à Saint Antoine le Grand (Patron des ermites), tel un nid d’aigle, l’ermitage n’était accessible que par le fond de la vallée de l’Agly en suivant la rivière et en prenant un chemin escarpé quasiment à l’aplomb de l’ermitage : c’était l’itinéraire emprunté par les processions et les pèlerinages ainsi que par les "cueilleurs" en tout genre.           

 

Galamus1

C’est par la route des gorges qu’aujourd’hui nous pouvons accéder aux deux aires de stationnement qui desservent Saint Antoine. En partant du 1er parking en venant de Saint Paul de Fenouillet, un sentier nous conduit à l’entée basse de l’ermitage en suivant un  tracé à flanc de ravin, au dessus des gorges ; à partir du 2ème parking toujours en venant de Saint Paul, juste après le tunnel routier on accède à l’ermitage par le haut.

Tunnel

Ce dernier sentier pittoresque et accidenté, dont la réalisation date des années 1920 à 29, passe dans le lit d’un torrent temporaire et capricieux, "le Rec de la Coume Daniel", l’enjambe par un petit pont  et se termine par un étroit tunnel qui nous fait naître à Saint Antoine de Galamus, non s’en avoir un peut courbé l’échine et incliné nos têtes de touristes orgueilleux. (Pour les plus grands bien sur !!!) 

Ermitage

Commencée vers 1880 et achevée en 1892, sera réalisée l’incroyable route et tunnel (Photos et Cartes postales anciennes) qui aujourd’hui assurent la liaison entre l’Aude et les Pyrénées Orientale, entre Languedoc et Catalogne. Cet événement  est célébré par ce texte du poète Léonce RIVES, inscrit à l’entrée du tunnel routier :

« Dins aquel roc pelat que trauco la sabino

Oun l'aglo dins soun bol gausabo soul beni

Penjat per un courdel ambe la barromino

L'home coumo l'ausel a troubat un cami »

                                            Léonce Rives

« Dans ce roc pelé que troue la sabine

Où l'aigle dans son vol osait seul venir

Pendu par une corde avec la barre à mine 

L'homme comme l'oiseau a trouvé un chemin »

Ce quatrain écrit à la gloire de l’homme et à sa capacité à dominer "la nature"…sans jamais maîtriser "sa propre nature", j’ajouterais volontiers, ne m’essayant pas à la poésie, que si l’homme à trouvé son chemin, il a aussi irrémédiablement fait fuir l’aigle qui jusque là, dans ses aires séculaires, s’était accommodé de la présence de quelques ermites, de quelques dénicheurs aventureux, de quelques cueilleurs de simples et ramasseurs de "cagarols", de quelques naturalistes, et de quelques "processionnaires" qui de génération en génération célébraient chacun à leur manière cette sauvage nature.

Les premiers pèlerinages attestés ont lieu en 1733 pour les Pénitents Blancs de Quillan qui processionnent contre la sécheresse et en 1782 pour les paroissiens de Saint-Paul contre la suette miliaire (épidémie mortelle, mal connue qui sévit de façon récurrente en France de 1718 à 1906).

Aujourd’hui les messes, pèlerinages, et rencontres conviviales autour d’une "cargolade" perdurent les lundis de Pâques et de Pentecôte assurant une pérennité à la fréquentation sacrée du lieu.

La route des "gorges de Galamus" réalisée avec la hardiesse de ces hommes araignées déverse durant la saison estivale des flux de "touristes-pèlerins" "vomis" par la gueule de "Diablines", sorte de minibus électriques dont le nom "poétique" cache à peine les intentions. Mais passé la porte du Sanctuaire il semble que la Force des lieux arrive encore à pacifier les "esprits malins" qui quelquefois nous accompagnent. Dans tous les cas l’indifférence  ne semble pas de mise. Certains sont angoissés, d’autres apaisés, d’autres encore pleurent d’émotion, seuls les esprits « forts » ne laissent rien paraître de ce qui se manifeste dans le secret de leur cœur !

Presque aussi fragiles que l’aigle, les escargots dont le "petits gris" ou "cagaròl" (helix aspersa) ont subi une prédation humaine qui les a sérieusement raréfiés.

L’aigle, depuis un siècle environ à déserté le vallon de Saint Antoine, et quelquefois encore, venant du Canigou, rôde alentour peut-être à la recherche de ses aires ancestrales. Sur le site  poussent des arbustes nommés Genévriers de Phénicie (Juniperus Phenicae) qui s’accrochent  jusque sur les parois du sanctuaire et certains spécimens, selon des botanistes seraient pluri-centaires.

 

Genévrier de Phénicie

 

 

Genévrier de Phénicie

Cet arbuste aussi appelé Fausse Sabine se nomme en Catalan "Savina" et ne doit pas être confondu avec le Genévrier Sabine (Juniperus Sabina) ou Sabine qui pousse plus haut en altitude au delà de 1400m. Fausse Sabine ou Sabine les deux plantes contiennent dans leurs "fruits" et leur rameaux, des principes actifs extrêmement toxiques, voire mortels dans 50% des cas d’intoxication. Mais comme toujours "c’est la dose qui fait le poison", et les baies et les feuilles ont des propriétés emménagogues, vermifuges, rubéfiantes et abortives. Aucune tradition locale n’atteste d’une collecte à des fins médicinale ou de résolution "de mauvaise conduite"  laissant supposer que ces savoirs populaires restaient "discrets" voire "secrets". La plante était aussi utilisée en médecine vétérinaire pour faire avorter les brebis malades de la fièvre aphteuse et aussi contre la "pituite du poulet". Six gouttes seulement d’huile essentielle sont mortelles pour l’homme. Au regard du danger qu’elle représente la plante est à mon avis à exclure de tout usage médicinal personnel. Les "baies" du Genévrier de Phénicie ou Fausse Sabine sont rouges brique et symbolisaient dans les jardins monastiques des abbayes médiévales le rouge du Sang du Christ. Les baies du Genévrier Sabine ou Sabine Vraie sont  bleuâtres. L’ordonnancement du jardin de l’abbaye de Saint Gall, montre sur un plan exécuté vers 830,  au sud de l’église, dans le cloitre, une croix de Saint André  constituée de "Savina" : Vraie ou fausse Sabine la question reste ouverte, l’appellation "Savina" recouvrait probablement plusieurs espèces de genévrier. 

 

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"Les genévriers sont généralement des espèces pionnières se développant dans des situations écologiques extrêmes"; Ainsi, semblables aux genévriers les ermites de Galamus ont continûment, occupé ce site. A la frontière du "sauvage" et de la civilisation entre nature et culture, jouant ce rôle initiatique qui de tout temps leur à été dévolu : passeurs et gardiens d’un "monde intérieur", accompagnateurs sur le chemin initiatique de l’Existence vers l’Etre, de la quête amoureuse, comme métaphore, comme première expérience de l’amour divin. L’ethnologue Daniel Fabre nous donne dans son article le "Sauvage en personne" une superbe réflexion sur cette dynamique collective qui s’accomplit symboliquement, dans cet espace, à la frontière du Profane et du Sacré.

"Par ces vertus, par les conditions de leur mise en œuvre, la sabine parachève le tableau des qualités du territoire érémitique. A Galamus nichent les aigles dont la capture — au moins rêvée — coïncide avec l'accès à la pleine affirmation virile. Puis, on vient, chaque année, au printemps, y manger les escargots aussi gras et épicés que le langage et les manières qui, ce jour-là, sont de mise pour les jeunes gens. Mais ces derniers participent aussi à l'attente courtoise que l'ermite gouverne également : en sonnant à toute volée la cloche de son campanile n'appelle-t-on pas l'amour ?

Grâce à la sabine, celui-ci restera fixé dans le temps du désir et du plaisir sans fruit. Aigle, escargots et sabine sont donc les agents d'un ensauvagement dont ils signifient les progrès et les fins : s'affirmer en tant qu'hommes et faire servir cette différence, lentement conquise dans les marges, à la quête amoureuse." Le sauvage en personne. Daniel Fabre

L’ermitage apparaît déjà sous le vocable de Saint Antoine de GALAMUS en 1485 et le Pape Innocent  VIII ordonne à l’évêque d’Alet de "l’accorder" aux Observantins ou Frères Mineurs Réformés de l'Etroite Observance fondés en 1419 par Saint Bernardin de Sienne (1380-1444) aidé de Jean de Capistran (1385-1456).

"XXIV. Sur la prière de Frère Guillaume de Campredon , le Pape êcrivic à l'Evêque d'Alet, d'accorder aux Obfervantins l'Hermitage de saint Antoine de Galamus dans les Pyrénées,• dépendant de l'Eglife Collégiale de saint Paul, Innocent VIII. le leur confirma lan 1485- mais deux ans après le Chapitre de saint Paul s'y opposa , & le mesme Pape donna des Commissaires pour juger cette affaire , je ne fçais pas ce qu'ils ordonnèrent, mais ce lieu n'est pas dans nos Catalogues." Annales des Frères mineurs composées en latin . TRP Luc Wadinghes et RP Silvestre Castet

Les Observantins ou  frères Mineurs de l'Observance appartiennent à l’ordre de Saint François et faisaient vœux de pauvreté absolue, chose que l’Ordre lui-même ne pu, pour des raisons évidentes, mettre en œuvre de façon rigoureuse, conduisant la congrégation à des "dérives" qui firent l’objet de nombreux conflits et recadrages de la part de la papauté. Cette Observance stricte de la règle de Saint François fut certainement sincère et strictement mise en œuvre, pour la plupart des Frères qui épousaient cette voie spirituelle.

Ainsi l’ermitage est le lieu ou des hommes issus de différents courants religieux réguliers ou séculiers se retirent, pour une période ou pour une vie, afin de faire retour sur eux même et grâce à une vie faite d’abstinence et de rude condition, de favoriser la rencontre avec le Divin. Mais cette vie érémitique n’a pas comme but, une quelconque gloire personnelle obtenue par l’épreuve, elle n’est pas un chemin vers la sainteté pour la seule gloire de la sainteté,  elle est surtout un travail intérieur de purification qui à valeur de connaissance du cheminement spirituel, à destination de la communauté humaine, religieuse ou profane. Traditionnellement les ermites recevaient les personnes désireuses de les rencontrer afin de les aider dans leur cheminement spirituel et de façon plus prosaïque à soutenir les hommes et les femmes confrontés aux vicissitudes et aux épreuves de la vie.

Cette pratique spirituelle du retrait et de la mise à l’épreuve du corps et de l’âme, initiée par les Pères du Désert dont le Père fondateur fut Saint Antoine le Grand s’est édifiée sur le modèle de Christ se retirant au désert après son baptême par Jean le Baptiste.

TentationChrist

"La tentation de Jésus au Desert"

Saint Bertrand de Comminges

"Après son baptême, Jésus, rempli de l'Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain; il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le démon lui dit alors : "Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain". Jésus répondit : "Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre". Le démon l'emmena alors plus haut, et lui fit voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre. Il lui dit : "Je te donnerai tout pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m'appartient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela". Jésus lui répondit : "Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c'est lui seul que tu adoreras". Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : "Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l'ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre". Jésus lui répondit : "Il est dit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu". Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentation, le démon s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé."  Luc 4, 1-13

Le désert, c’est aussi l’Exode, c’est l’errance des Hébreux pendant 40 ans soumis à la faim à la soif et au doute.

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A la suite de Saint Antoine, fondateur de la vie érémitique les pères du désert, Paul de Thèbes, Pacôme le Grand, Evagre le Pontique, Maxime le Confesseur, Irénée de Lyon etc., nous laisseront un héritage spirituel unique sous forme d’apophtegmes, écrits propices à une réflexion spirituelle dont voici un exemple :

"Si des mauvaises pensées te font la guerre, ne les cache pas, mais dis-les tout de suite à ton Abba. Plus on cache ses pensées, plus elles deviennent nombreuses et fortes. C'est comme un serpent : sorti de son trou, il s'enfuit aussitôt. Ainsi la mauvaise pensée s'en va dès qu'on la montre.

Mais si on la cache, c'est comme un ver dans le bois, elle détruit le cœur. Celui qui montre ses pensées est aussitôt guéri; celui qui les cache se rend malade d'orgueil." (anonyme).

Mais si la mémoire collective nous rapporte le souvenir des Pères du desert ou "Abbas" elle oublie singulièrement les Mères du désert ou "Ammas" tout aussi importante dans la transmission spirituelle du Christiannisme comme Synclétique d'AlexandrieThéodora d'Alexandrie et Sarah Amma du désertMelania l'AncienMélanie la JeuneOlympiasSaint Paula et sa fille Eustochium. Et si j'insiste sur cet aspect c'est que son importance est cruciale pour la suite de notre propos.

Outre les apophtegmes les Mères et Pères spirituels nous ont aussi laissé des traités "des maladie spirituelles" et de leur thérapeutique : la colère, l’avarice, la gastrimargie, la vaine gloire, l’orgueil, la tristesse et l’ascédie, ou bien selon la tradition orthodoxe, la Philautie, la Gastrimargie, la Luxure, la Philargyrie, la Pléonexie, la Tristesse, l’Acédie, la Colère, la Crainte, la Cénodoxie et l’Orgueil qui restent au XXI ième siècle d’une constante actualité et dont Jean Claude LARCHET nous fait une brillante restitution dans son ouvrage "Thérapeutiques des maladies spirituelles" aux Edition Le Cerf. 

Grotte Eglise

Chemin faisant il ne faudrait pas oublier qu'avant d'être un ermitage le lieu est une grotte dédiée à Marie Madeleine. Des parois, couvertes ça et là de pariétaires, s'écoulent en permanence des gouttes d'eau et au fond de la grotte une source diffuse alimente un petit bassin où certains jetant une pièce, espèrent que leur voeux seront exaucés. Comme souvent dans les sanctuaires dédiés à Marie-Madeleine et à la Sainte Baume en particulier, on retrouve ces petites venues d'eau issues de la percolation des sols, et qui sont associées aux larmes que de la Sainte Femme versa au pied de la croix ou sur les pieds du Christ : larmes regardées comme le "sang de l'âme": "Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait ; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. (luc, VII 37)

Grotte Marie Madeleine1

Mais si la métaphore est jolie, rien ne laisse supposer, dans les évangiles que Marie Madeleine soit la pécheresse évoquée. La confusion de Marie de Magdala, de Marie de Béthanie et de la Pêcheresse des quatre Evangiles est probablement une "trahison des textes Evangéliques" par les fondateur même de l'Eglise catholique : Saint Augustin emettant une hypothèse et à sa suite le Pape Grégoire le Grand fondant la doctrine officielle (Grégoire le Grand Homiliae in Evangelium 2, 33). Ceux ci trouvèrent probablement arrangeant de proposer cette image de la femme pêcheresse et repentie. En la conservant dans l'indignité et l'impureté, en identifiant la femme au péché, les femmes aux péchés, contrairement à la volonté du Christ, il pouvaient continuer à exclure la femme de la transmission spirituelle. Les évangiles témoignent de la volonté du Christ à l'égard des femmes à maintes places : "Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée". Luc (X 38-42)

Cette scène qui se déroule chez Marthe et Marie, sœurs de Lazare, à Béthanie en Judée près de Jérusalem ne nous parle certe pas de Marie Madeleine mais de Marie de Béthanie mais montre l'importance et la confiance faite à la femme par Jésus et évoque cette "bonne part" que l'on pourrait identifier à la contemplation, la méditation, l'écoute de la parole divine. L'héritage d'Augustin d'Hippone (Saint Augustin) pérenise la misogynie ambiante du Judaïsme et la redéfinie au sein du Christianisme, altérant de façon durable le message de Jésus-Christ, hypothéquant le Contrat Divin, que tente de renouveler le Christanisme naissant. Même si cette constatation est inconfortable sur le plan intellectuel et spirituel, elle ne peut être passée sous silence et peut nous inciter à essayer de nous tenir au plus près du message évangélique.

-"Augustin a legué a sa postérité le decri de Ia sexualite et la misogynie  que je qualifierais de "misogynie chrétienne", puis de la "misogynie cléricale". Ses successeurs sauront, gràce à lui (même s'ils dépassent sa pensée) justifier la diabolisation de la femme.

-"Augustin a legué a sa postérité l'obession de la faute, de la culpabilité. C'est lui qui à donné au péché originel sa forme définitive, il en est au sens propre l'inventeur."

-"Augustin a legué a sa postérité, par ses écrits et ses positions à la fin de sa vie, l'imposition de la vérité par la contraite, ce qui permettra à ses successeurs de justifier les bûchers pour les hérétiques, les bûchers pour les sorcières".

"La Diabolisation de la femme" - Alain PIOT.Edition de L'Harmattan

Témoin de la rivalité entre l'Homme et la Femme, et de la mysogynie du premier, germe de cette ségrégation qui perdurera dans l'Eglise, l'Evangile de Marie nous rapporte  cette scène:

"Pierre ajouta : "Est-il possible que le Maître se soit entretenu ainsi, avec une femme, sur des secrets que nous, nous ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes, écouter tous cette femme ? L'a-t-iI vraiment choisie et préférée à nous ?" Alors Marie pleura. Elle dit à Pierre : « Mon frère Pierre, qu'as-tu dans la tête ? Crois-tu que c'est toute seule, dans mon imagination, que j'ai inventé cette vision ? ou qu'à propos de notre Maître je dise des mensonges ? "Lévi prit la parole : "Pierre, tu as toujours été un emporté ; je te vois maintenant t'acharner contre la femme, comme le font nos adversaires. Pourtant, si le Maître l'a rendue digne, qui es-tu pour la rejeter ? Assurément, le Maître la connaît très bien. Il l'a aimée plus que nous. Ayons donc du repentir, et devenons l'être humain dans son intégrité ; laissons-Le prendre racine en nous et croître comme Il l'a demandé. Partons annoncer l'Évangile sans chercher à établir d'autres règles et d'autres lois en dehors de celle dont Il fut le témoin." Dès que Lévi eut prononcé ces mots, ils se mirent en route pour annoncer l'Évangile." (Évangile selon Marie)

ou bien

"En effet, les parfaits, c’est par un baiser qu’ils conçoivent et engendrent. C’est pourquoi nous aussi nous embrassons mutuellement et c’est par la grâce qui est en nous mutuellement que nous recevons la conception. Il y avait trois femmes qui étaient proches du Seigneur : sa mère Marie et sœur et Marie Madeleine, qu’on appelait sa compagne. En effet, sa sœur était une Marie, sa mère et sa compagne aussi. [...] [Quant à Ma]rie Ma[de]leine, le S[auveur l’aimait] plus que [tous] les disci[ples et il] l’embrassait sur la [bouche sou]vent. Le reste des [disciples] [..].... [..]..[..].. ils lui dirent :"Pourquoi l’aimes-tu plus que nous tous? " (Évangile selon Philippe)

L'épisode de la "La pécheresse pardonnée" dissocié de l'identité "Magdalénienne" nous instruit avec force et acuité sur la posture exitentielle de Jésus à l'égard de la femme, de cette femme dont l'homme "abuse" et qu'ensuite il "condamne" essayant d'incrire de façon durable la marque du pèché dans sa nature même.

"Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table.7.37 Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum,7.38 et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum.7.39 Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse.7.40 Jésus prit la parole, et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. -Maître, parle, répondit-il. -7.41 Un créancier avait deux débiteurs: l'un devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante.7.42 Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus?7.43 Simon répondit: Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit: Tu as bien jugé.7.44 Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.7.45 Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé de me baiser les pieds.7.46 Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.7.47 C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.7.48 Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés.7.49 Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés?7.50 Mais Jésus dit à la femme: Ta foi t'a sauvée, va en paix" Luc 7.36

C'est grâce à ce "va en paix" que Jésus libère la femme, c'est par cette parole qu'il ne l'immobilise pas, qu'il ne la fixe pas dans le pêché, dans l'image collective et sociale négative, c'est par cette parole qu'il l'absout de façon définitive, la libère de cet archaîque fardeau et l'encourage à poursuivre son cheminement vers sa lumière !!!!!

De la Marie Madeleine Evangélique à la Marie Madeleine Légendaire et Mythique la distance est devenue immense au fil des siècles. Ainsi le visage symbolique de Marie Madeleine s'éclaire d'un nouveau jour, d'un nouveau sens, d'une nouvelle lumière, une nouvelle conscience se fait jour restaurant une image de la femme et du féminin, qu'avait obscurci 14 siècles d'un "mensonge politique" et existentiel. Marie Madeleine, après avoir évangelisé Marseille se retire d'abord dans les grottes dites de Saint Victor et ensuite à La Sainte Baume. Sous ce nouvel éclairage elle nous apparait surtout comme "apôtre" et disciple préférée de Jésus, Amma, c'est à dire Mère Spirituelle et surement une des premières ermites(esses) de la Chrétienté.

Pour une analyse approfondie consulter : "Les figures bibliques de Marie-Madeleine, une histoire d’AmourJean-Philippe Watbled Professeur à l’Université de la Réunion.

Marie-Madeleine c'est la femme à qui Jésus rescussité est apparu en premier:"Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur;et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre". (Jean, XX 1). Marie ne reconnait pas Jésus rescussité:"Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! C’est-à-dire, Maître ! Jésus lui dit: Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses". (Jean,XX 15-18)  

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Noli me tangere (Ne me touche pas) FraAngelico

Marie de Magdala présente au pied de la croix, à la mort se jésus, fut la première à voir Jésus ressusité. Ainsi elle avait assité à l'ensemble du parcours de mort et de résurection. Elle est donc initiée à ce processus et porte symboliquement, la capacité de faire "renaître" les êtres qui s'y abandonnent.

Car en effet qu'allons nous faire dans toutes ces grottes, dans ces lieux souterrains, qu'allons nous chercher, à quelle expérience sensorielle essayons nous de nous confronter ? Qu'espérons nous éprouver ? Et au delà des grottes que cherchons nous, sous ces voutes de chapelles, d'églises ou de cathédrales?. Touristes aguerris ou endurcis, parfois même revendiquant un athéisme forcené, n'irions nous dans ces lieux que par curiosité, ou pour leur beauté, somme toute, très relative !...Peut-être allons nous à la rencontre de cette Femme symbolique, archétypique, ce Féminin des Profondeurs que célèbre le Cantique des Cantiques :

"Ma colombe,

cachée aux creux des rochers

Dans les détours,

montre moi ton visage!

Fais moi entendre ta voix

car ta voix est douce

splendide ton apparence."

Cantique II, 14.  

 


"Magna parens terra est"

 Notre "grand mère c'est la terre (Ovide, Métamorphoses, 1,vv,393,394)  

 


 

 

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23 décembre 2012

Cérémonielle Austérité

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"Nativité"

Il est en chemin le Sauveur. Dans le sein de Marie, il tressaille à l’évocation des "saints innocents". Partout martyr et agonie depuis l’annonce de sa venue. Combien d'enfants devront périr jusqu'à ce que l'humanité admette que la vie en esprit est déjà là, à protéger et à faire grandir? Chaque être naissant est une promesse du Sauveur. Chaque conscience re-naissante est une rédemtion.

"Or, après qu'ils se furent retirés, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et fuis en Egypte, et demeure là jusqu'à ce que je te le dise; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr.

Et lui, s'étant levé, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Egypte.

Et il fut là jusqu'à la mort d'Hérode, afin que fût accompli ce que le Seigneur avait dit par le prophète, disant: "j'ai appelé mon fils hors d'Egypte".

Hérode, voyant que les mages s'étaient joués de lui, fut fort en colère; et il envoya, et fit tuer tous les enfants qui étaient dans Bethlehem et dans tout son territoire, depuis l'âge de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s'était enquis exactement auprès des mages.

Alors fut accompli ce qui a été dit par Jérémie le prophète, disant: "Une voix a été ouïe à Rama, [des lamentations, et] des pleurs, et de grands gémissements, Rachel pleurant ses enfants; et elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont pas". Évangile selon Saint Matthieu (2:13-23)

Il détrônera les plus grands et élèvera les plus humbles. Ainsi commence la révolution de la nouvelle ère, prédite par les Prophètes et les Mages. Entre les pas des fugitifs, des persécutés, des esclaves; un messager extraordinaire, un Être en germe se réchauffe au souffle de l’animalité ancestrale. Humanité qui détruits les autres espèces, incarcère les animaux qu'elle mange, se brutalise elle même. Conscience humaine non encore advenue à un mouvement compassionel pour elle même. A Bethlehem, dans l’abri naturel de calcaire au milieu de la paille répandue, une femme se délivre le plus naturellement du monde de l’enfant qu’elle à porté et nourri de sa chair et de son sang. Tout être humain naît de la sorte et pas que. L’immense docilité oblative de la femme l’enjoint à accepter cet hôte d’abord infinitésimal. Une révolution biologique se déclenche en son intégrité et s'ingénie neuf mois durant jusqu’à atteindre l’exacte forme d’un humain unique et irremplaçable. Qu'elle est cette mémoire, cette empreinte des profondeurs  sans laquelle il n’y aurait pas de continuité dans l’incarnation? La force de l'image, de l'iconographie de la Nativité Chrétienne est de nous permettre visuellement d'acceder à cette vérité profonde: Cet être qui vient de naitre par voie naturelle est porteur de "toutes les vertus" qui puissent être accordées à un humain: la divinité, la Vie en esprit, par decà la vie biologique. Le Divin se fait chair pour tout le vivant. Sa nature est vie en abondance, amour et esprit.

Bethlehem, "maison du pain" en hébreu. "Notre Père qui est aux cieux donnes nous notre pain de ce jour". Donnes  nous la force de Vie. Pas seulement de la vie organique mais en surplus de la Vie de l’Esprit. Donnes nous cette force et cette grâce de la pensée immortelle -non impactée par la mort- pour faire face à l’abominable cruauté de l’humanité prédatrice, criminelle, pathologique. Donnes nous l’information de l’attitude nourricière juste pour pouvoir nous tenir dans l’esprit d’éternité. Nourris nous de cette substance Christique qui est libérée du mal: de cet impact biologique que laisse la souffrance dans le cœur et la chair des hommes qui ont subi l’injustice, la persécution, l’abus et l’extermination.

Il fut annoncé au Grand de la Cité qui ordonna le massacre des petits enfants pour être sûr de pouvoir l’atteindre et de l’exterminer  Lui, ce plus grand que lui.

Cette barbarie n’a jusqu’à présent cessée bien qu’il donna sa vie d’homme pour sauver l’humanité de ses péchés et qu’il nous laissa l’Esprit pour continuer le chemin de rédemption.

Il va naître une fois de plus, dans le cœur des Chrétiens comme un germe nouveau capable de fertiliser les plus mauvaises terres, les plus douloureuses âmes.

Dans la déchéance de sens, volé par la marchandisation, Jésus de Sucre, de Chocolat, de Praline, de Guimauve va fondre dans les bouches avides de l’enfance sous le regard complaisant des parents initiateurs ("l’Initiation" d’Annick de Souzenelle). Ce sera dorénavant avec ce "sucre" substitut de vrai pain que seront nourris les besoins de croissance en Esprit de nos enfants: notre continuité. Kyrie eléison , Christe Eleison : Seigneur prends pitié ! Christ prends pitié !

Une naissance singulière date notre ère. Il a commencé de respirer dans l’humble demeure de l’humanité : la grotte, la cavité naturelle. Elle n’est pas une maison de brique, ni de pierre taillée : elle est roche pleine, soulevée en manteau pour protéger la nuit des hommes. Humide ou sèche, fraîche, tiède ou froide, elle répond aux saisons et ne trompe personne. Elle héberge l’animal, celui qui n’a pas encore subi l’outrage des hommes et lui encore, qui plus tard à dû se convertir au sort de la domestication et porte "la charge", le fardeau de l’humanité. Qui pouvait mieux que l’âne et le bœuf, souffler sur ce nourrisson pour l’initier au sort, à la tâche qui lui était impartie par le sceau  des métaphores  ?

Cérémonielle Austérité dans laquelle les plus grands devins rendent hommage à ce Prince sur la paille. Ce Roi du monde qui vient pour enseigner que le Royaume c’est la bonté, l’amour, la beauté et l'harmonie du vivant de monde; la vie de l’Esprit…………. Rien de tangible, Rien de consistant, Rien de putrescible, Rien de comptabilisé……….. Tout est acte de grâce, Tout!

"Et que ceux qui sont distingués par le sexe dans le corps et par l’âge dans le temps soient tous enfantés en une "seule enfance" par la mère qui est la grâce". Bénédictio Fontis – CG.Jung - in: Les racines de la Conscience. 

Le Soi possède les caractéristiques de l’incorruptibilité grâce à sa préxistence inconsciente - qui devance la conscience- écrit le psychanalyste CG Jung. L’existence particulière, autrement dit égotique, est supprimée, le cercle de conscience s'en trouve élargi. "Le Logos est en rigueur de terme "le principium individuationis", car c’est de lui que tout est sorti et que procède tout ce qui existe sous forme individuelle, depuis le cristal jusqu’à l’homme". - ibid

La double naissance, thème bien connu de la mythologie, fait descendre Jésus Christ de parents divins et humains. Ce thème joue un rôle important dans les religions à mystère et en tant que motif du baptème et de la notion de "renaissance".Sur l'axe orizontal de la vie biologique qui commence dés notre conception et s'achève avec notre mort biologique, la "dimension existentielle" est le fruit de l'intégration du moi profond.

Un jour, par un moment de ressenti de soi plus dense et profond que d'habitude, nous accédons à l'intime perception que quelque chose de "plus grand, d'impalpable et de parfaitement harmonieux" agit subtilement en notre intériorité, pour notre préservation. Survient alors l' évidence que notre raison d'être se déploie sur un axe plutôt vertical qu'horizontal. Le temps de vie est offert pour accéder aux nombreux degrés de co-naissance.  L'accroissement progressif de champs de conscience laisse ainsi se développer une fonction psychique essentielle à l'intégration  de l'expérience de vie: la dimension spirituelle de la psyché. Autrement dit la fonction de "l'âme". Voilà peut-être comment accéder à la métaphore "du Verbe qui s'est fait chair".

"Il est une réalité incorruptible, et virtuellement présente en chacun de nous, c’est: le pneuma de Dieu.

Décembre est le mois de la descente de l’obscurité  qui vient incuber  le  germe du renouveau. C’est le temps du solstice d’hiver, la lune est maitresse du ciel. Nouveau soleil que nous-mêmes qui nous ré-enfantons dans un psychique et potentiel corps de Gloire. St Jean l’Evangéliste en augure le cycle  aujourd’hui en date du 27 Janvier. L’Energie céleste, le "Pneuma de Dieu" des mystiques va renseigner subtilement notre intériorité et nous soutenir dans le parcours zodiacal annuel de nos expériences en vie et en esprit. Cette montée progresse jusqu’à la porte du Grand St Jean le 24 Juin – le solstice d’été : qui peut se comprendre comme  la "fruition", exposée au zénit solaire, de nos croissances énergétiques. Cigales strident, papillons resplendissent... amours s'ébattent, la nature resplendit.

En ce temps de décembre, questionnons nous face à la "sur électrification" des rues, des enseignes, des facades de maisons. Eclairage artificiel qui envahit l’espace naturel des nuits de ce début d'hiver. Faux "jour" que maintenant, en ce temps de Nuit naturelle, parodie de Lumière qui nous ravit la "couvaison de notre régénération": le feu diamantin et profond de l'éclat des étoiles. A bien  regarder il n’y a pas de quoi faire la fête ! Mais plutôt s’attrister à voir ce "nous même" profaner notre tabernacle intérieur.

Dans cet abri sous roche, le Sauveur, le Nouveau est auto-rayonnant nous dit la légende… Cette nuit vit briller un luminaire encore inconnu, une étoile que tout le monde put voir parce qu’elle occupait la nuit d’un éclat dominant.

"2.1 Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, 
2.2 et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. 
2.3 Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui." Evangile selon Saint Matthieu 

 

Mages et Hérode

"les Mages devant Hérode"

Psautier de St Alban XII , abbaye de St Alban en Angleterre

Le Principe Vital, dans l'image de la Crèche est associé à  ce qui est bon, protecteur, patient. Ce qui soutient aussi, qui est nutritif, mâché, ruminé, qui favorise la croissance, l’assimilation des grandes lois de la vie. La lente et paisible rumination du boeuf.

Les éléments  caractéristiques  de l’archétype maternel sont présents à divers niveaux dans  la Nativité : la grotte, la mère Vierge, Joseph, l’âne et le bœuf qui donnent leur chaleur, le lit de paille. L'enfant Jésus dans le "ratelier" comme dans le branchage d'un arbre horizontal. La figure de MARIE, la Mère bienheureuse, présente l’allégorie de la  maternité dépourvue d’obscurité. Les traits essentiels des symboles maternels de la Nativité sont positifs: l’élévation spirituelle, la sagesse, l’impulsion secourable, la bonté, la passion. Les couleurs des habits de Marie sont d'ocre rouge à l'extérieur - la terre/nature qui nous fait naitre - doublé de bleu céleste profond- le souffle/air de vie qui nous anime.

Qui peut dire que l'enfantement appartienne exclusivement à la femme? Masculin et Féminin, Enfants comme Adultes sont capables et même invités à cette maternité symbolique. Nous avons tous été intimement informés depuis notre séjour dans la matrice de notre mère. Allons nous accepter de porter de cycles en cycles cette fécondité de l'âme? Transcender une nouvelle fois cette Nuit et faire croître et s’élever du fond de notre matière physique et psychique notre "Principium Individuationis"? Qu'il entre en puissance notre Soi, ce plus grand, ce "totipotent" qui engendre les métamorphoses de notre égo!

Il est profond ce temps d’obscurité, austère et prometteur. Dangereux et redoutable aussi parce que comme la chrysalide, la force intérieure de vie est occupée à la métamorphose. Mais voilà, mal éduqués, mal informés, dans ce quartier du monde ou la nourriture ne fait pas défaut, ou la lumière abonde artificiellement, nous festoyons et épuisons nos forces par suralimentation. Virus, bactéries, miasmes se repaissent de nos faiblesses et nous laissent sans force pour accomplir le cycle de croissance en esprit.

La Nativité, une "Apocatastasis": une restauration de l’état ancien. Non pas l’état ancien de nos souffrances, de nos errances, de nos manquements mais plutôt l’état d’avant le commencement ou du bord du moment ou tout à commencé à se diffuser. L’état d’avant les contraintes de limite et de temps et que ma conscience des profondeurs (mon inconscient, ma vie biologique) connais bien parce qu’elle est informée depuis cette origine même de la Vie.

Jésus Christ Sauveur, "Oint" de Dieu, Pneuma de Dieu, Valeurs de transformations intérieures extérieures et secrètes…. accomplissez moi à votre ressemblance… Accordez moi l’accès au Verbe.

Heureux temps de Nativité. M.C

 

 

 

11 novembre 2012

Le Temps des Olives et Notre Dame de l'Olive

"O l'espada toumbara, una capella si bastira"

"Où tombera mon épée, sera bâtie une chapelle"

Ainsi se serait exprimé  le Comte Olivier compagnon d’arme de Roland, livrant une bataille contre les Maures, dont l’issue semblait incertaine ; la chapelle fut édifiée témoignant de sa victoire et  de sa reconnaissance à la Sainte Vierge. Le rameau d’olivier mis dans la main de la Vierge serait le rappel de son  nom et le signe de la paix obtenue.

Une autre hypothèse ferait dériver son appellation de son appartenance à l’Ordre des Bénédictins Blancs, dit Moines Olivétains, fondé en 1313 sur le site éponyme du Monte Oliveto en Toscane à 35 Km de Sienne. 

 

ND Olive 2 copier

La chapelle Notre Dame de L’Olive est située sur la commune d’Embres et Castelmaure, on y accède par un chemin rural étroit à partir de la D27 à environ 1Km en sortant de Saint Jean de Barrou en direction de Treilles. La Chapelle se niche au creux d’un bosquet de cyprès, de pins et de quelques oliviers qui bordent son accès, à la limite des vignes et de la garrigue. Les cyprès les plus anciens au Nord de la Chapelle ont été tronçonnés ; leur système racinaire très developpé menaçait probablement l’édifice.

Les caractéristiques architecturales de la chapelle se sont estompées au fil des remaniements et des restaurations et s’il est difficile d’en donner une description archéologique, elle garde néanmoins ce charme et cette sincérité des chapelles rurales champêtres qui nous apportent un sentiment de paix, de tranquillité et pour peu que l’on s’y applique, une sensation de profondeur, de confiance et de bien être. 

TABA copier

Une tombe, située au pied du mur gouttereau sud, porte l’inscription TABA, elle est encore occasionnellement fleurie ; mais quelle est la signification de TABA ? Est-ce le nom du défunt ou une épitaphe.

TABA en péruvien c’est une "godasse" et en Estonien un "cadenas",d’une façon curieuse c’est aussi le nom d’un village à la frontière de l’Egypte et d’Israël, mais c’est aussi l’acronyme  de "There And Back Again" qui peut se traduire par "Un aller et retour", sous-titre de la nouvelle de JRR TOLKIEN, "The Hobbit" écrite en 1937 par l’auteur du "Seigneur des Anneaux". Mais rien de tout cela ne nous éclaire sur cette inscription funéraire ..quoique …l’aller et retour pourrait évoquer ce voyage dans l’au delà, et le retour à la fin des temps …

(addendum 2018) Taba : Les plus anciennes mentions du nom le situent dans l'Aude (Embres-et-Castelmaure au début du XVIIe siècle). Il devrait correspondre à l'occitan "tavan" = taon. À noter cependant que le dictionnaire d'Alibert donne pour le mot "taban" le sens de nigaud." Extrait du site Généanet  

 

 

 

   

Il semble qu’une source coulait au Nord de la chapelle au fond de la pinède à moins qu’il ne s’agisse d’un "prélèvement" réalisé sur le ruisseau temporaire qui circule à cet endroit. Des restes de "canaule" semblent acheminer cette eau jusqu’au  sud de la chapelle où l’on observe encore près du chemin  les restes du système de pompage.                             

ND Olive 3 copier

En regardant la croix vous aurez certainement remarqué qu'elle représente une épée, celle d'Olivier bien sur, mais peut-être aussi l'épée flamboyante à double tranchant, du Verbe Divin, du Logos, à la fois Destructeur et Créateur. 

Grâce aux  paroissiens, Notre Dame de l’Olive conserve encore cette inestimable qualité de faire l’objet de pèlerinages les 15 Août et 8 Septembre, ainsi que de Cérémonies de regroupement pour les sept paroisses environnantes du Durbannais (Embres et Castel Maure, Fraïsse, Saint Jean de Barrou, Villesèque, Durban, Villeneuve et Cascatel) qui assurent aussi la pérennité du culte pour Notre Dame de Faste située à peu de distance de là.  

Il est tout à fait imaginable que les célébrations à Notre Dame de l'Olive et particulièrement lors de la fêtes des Rogations (3 jours avant l'Ascencion), aient été des moments privilégiés pour demander une protection contre les calamités, et une bénédiction des cultures, et de celle de l'olivier en particulier ; car en effet "rogatio" c'est la demande "Demandez ce que voudrez et cela vous sera accordé"(Jean 15, 7).

La Bible dans Génèse nous raconte l'histoire du déluge et comment Noé sut qu'il pouvait libérer les animaux de l'Arche et reprendre pied sur une terre exondée. La colombe libérée de l'arche par Noé revint avec une feuille d'olivier toute fraiche dans son bec, signifiant qu'enfin la colère de Dieu était apaisée et que la terre noyée par le déluge s'asséchait permettant aux végétaux de reprendre leur croissance. On peut retrouver encore là cet indice de l'immortalité de l'olivier qui reprend vie malgré le déluge et d'autre part le symbole de paix, cette nouvelle alliance avec Dieu qui se conclut après ce déchainement de colère divine que fut le déluge. 

"Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre de l’arche qu’il avait faite et lâcha le corbeau. Celui-ci sortit allant et revenant jusqu’à ce que les eaux fussent séchées de dessus la terre. Puis il lâcha d’auprès de lui la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué de la surface du sol. La colombe ne trouva pas d’endroit où reposer la plante de son pied et elle revint vers lui dans l’arche, car les eaux étaient sur la surface de toute la terre. Il étendit sa main, la prit et la ramena vers lui dans l’arche.
II attendit encore sept autres jours et recommença à lâcher la colombe hors de l’arche. La colombe vint à lui, au temps du soir, et voici qu’en sa bouche il y avait une feuille d’olivier toute fraîche. Alors Noé sut que les eaux avaient diminué de dessus la terre. II attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe, mais elle ne revint plus vers lui." (Genèse VIII, 6-12)

Il existe aussi dans la liturgie Chrétienne la Fête des Rameaux ; Le dimanche des Rameaux rappelle l'entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem (Jean 12, 12 - 15). A l'origine ces rameaux étaient des palmes agitées au passage du Christ pénétrant dans Jérusalem, palmes et jeunes rameaux, symboles de la vitalité de leur foi chrétienne ; le chemin du Christ  porté par son âne était recouvert de palme car "le sol jonché de palmes ne devait pas être impur sous les sabots de l'âne qui portait le Christ".  Les descendants de l'âne qui porta le Christ reçurent, selon la légende, en témoignage de leur sanctification une marque incrite dans leur pelage, en forme de Croix de Saint André ou Croix de Palestine, qu'ils portent sur leur dos, au garrot : cette particularité est un des caractères distinctifs des ânes de Provence. Plus tard et selon les régions les rameaux furent fait d'olivier, de buis, de laurier, de saule, d'if , de sapin et font encore l'objet d'une cérémonie de Bénédiction et d'une procession durant laquelle l'hymne "gloria laus et honor" est chanté. Ces rameaux bénis ne pouvant être jettés, seront ramenés à l'église l'année suivante pour le Mercredi des "Cendres", cérémonie durant laquelle ils seront brulés et les cendres serviront à faire une onction sur le front des fidèles. Mais le fruit de l'olivier c'est surtout l'olive et l'huile d'olive que l'on en extrait sert à la fabrication des huiles saintes, chrême proprement dit, huile des catéchumènes, l'huile des infirmes. Saint Cyrille de Jérusalem s'adressant aux nouveaux baptisés s'exprime ainsi : "Vous avez été oints d'huile exorcisée et ainsi vous avez participé aux fruits de l'olivier fécond qui est Jésus-Christ. ».

Quelque soient les époques, les cultures, les religions ou l'histoire, l'olivier est inscrit au coeur des économies rurales agricoles de tout le bassin méditerranéen . Grand pourvoyeur de bienfaits, à travers ses usages alimentaires, médicinaux, domestiques, économique, industriel et religieux, il fait l'objet de culte et de vénération et est porteur d'une grande valeur symbolique à tel point que Aude Harlé, Maitre de Conférences en Sociologie à l'université de Perpignan, le présente comme "ferment symbolique de la Méditerranée".

La présence de l'Olivier n'est pas seulment lié à l'histoire de la fondation de notre Dame de l'Olive. Génériquement un arbre aux vertus spécifiques veille sur les lieux sacrés. Le Cyprès, le Laurier, l'If, le Pin, le Micocoulier, l'Acacia, le Chêne sont présents aux abords des lieux saints ou des sépultures.

Ainsi, l'Arbre ne peut se limiter à sa dénomination botanique : d’Arbre. Il est bien plus, par les fonctions de vigilance et de mémoire que l'humanité lui confère.  Nous ressentons au fond de nous l'importance de sa présence, la force de son ancienneté, sa sagesse. Notre relation avec l’arbre ne date pas d’hier. Notre mémoire de sa compagnie depuis des millénaires s’est construite selon diverses affinités ou aversion. L’usage alimentaire et médicinal  que les groupes humains ont établi avec l’arbre  s’est enrichi au grès du temps et des expériences. En fonction du  degré de dépendance que les hommes ont établi avec certains d’entre eux, se sont élaborés des croyances, des rites, des légendes et même des degrés de parenté. 

Certains arbres sont perçus comme vertueux, d’autres maléfiques ou bien  tabous. Certains sont des arbres "à palabre", d’autre sont veilleurs et protecteurs et d’autre encore ne sont rien sinon de la "marchandise" pour fabriquer du papier ou pour donner de la gomme. 

Pire, de nos jours et dans ce vaste monde de nombreux arbres ancestraux et majestueux qui peuplent les forêts primitives sont détruits. Ils sont abattus sans  cérémonie, broyés, brulés…. Pour être remplacés par d’autres espèces transplantées, clonées, trangéniques et qui donnerons leurs noix, leurs fèves grasses pour contribuer à la demande énergétique croissante de la population humaine agitée, débordante, dévorante et prédatrice. 

Parmi ces arbres majestueux et ancestraux, j'ai envie de vous raconter l’Olivier comme si Notre-Dame de l'Olive m'y invitait. Prononcer le mot "Olivier" c'est toujours réveiller la musicalité de son nom grec: "E Elaia" comprenez "La Olivier". Le nom grec est donc féminin et cela change beaucoup de chose dans la façon de saisir l’immense générosité de l’olivier. La lignée mythique de Elaia commence par le don d’Athéna au peuple d’Athénes. Sous le règne de Cécrops Athéna et Poséidon se disputent la souveraineté du territoire. Pour les départager les Dieux décident que la ville appartiendra à celui qui saura offrir ce qu’il y a de meilleur pour la Cité. Poséidon fait jaillir un cheval en frappant le sol avec son trident ; d’Athéna un olivier surgit sur l’acropole. Les femmes votent pour Athéna et les hommes pour Poséidon. Le roi Cécrops apporte sa voix à Athéna. La déesse devient la gardienne protectrice de la Cité qui prend pour nom Athènes. De fait en méditerranée, l’olivier, arbre femelle des grecs, sera toujours attaché aux récompenses et aux victoires libératrices jusqu'au monde romain. Dans la culture Romaine, l’olivier est dédié à Minerve, déesse de la guerre.

Au travers des identifications projectives à la civilisation Grecque qui fondent progressivement la culture Romaine, nous assistons à un glissement de genre et de fait les valeurs symboliques de l'Olivier se modifient. L’arbre de Féminin passe au Masculin. Née par les vertus et les pouvoirs de sagesse d’Athéna, divinité majeure de l’Attique, également déesse de la guerre raisonnée, Elaia devient Olivier, de genre masculin chez les Romains. Il accompagne Minerve, déesse de la guerre et manifeste le Triomphe. Aux "Ides de Juillet" (le 12) à Rome, des escadrons de chevaliers défilent avec des couronnes d’olivier. Les héros des Jeux de l’Olympe seront coiffés de la couronne de rameaux d’olivier et reçoivront une ration d’huile d’olive des bois sacrés. Plus tard la chrétienté associera aux bénédictions le Rameau d’olivier comme une suite assimilatrice et évolutive que représente la pensée Christique, au regard des polythéismes et de la Barbarie. 

Elaia est donc un arbre féminin sacré, chez les grecs. De nombreux textes en relatent son usage symbolique. Il est interdit de l’abattre y compris sur ses propres terres. Des magistrats, les "gnomones" étaient spécialement délégués à la surveillance de la bonne tenue des oliviers sacrés. La branche d’Olivier accompagne également la famille en deuil durant la cérémonie de crémation. Entouré de bandelettes blanches, le rameau est dressé pour implorer un dieu ou supplier des puissants, il est déposé dans les cimetières. Cueilli chargé d’olives, l’"Eirésioné", le rameau, est cloué sur la porte des maisons et y reste pour l’année. Le Caducée d’Hermès Dieu de Connaissance, de Sagesse et messager entre les hommes et la nuée Divine est fait de bois d’Olivier Sacré.

Parce qu’ Elaia est l’arbre de la Déesse Vierge Athéna, les couronnes d’olivier et de palmier annoncent le mariage des femmes vierges et libres. L’olivier/Elaia annonce la naissance les filles, le palmier, des garçons.

Constatons plus généralement que l’olivier est un Don de la Nature aux hommes. L’arbre peut vivre un millénaire voire éternellement s’il est recepé. Seul un gel intense et durable peut en venir à bout et même lors de l'hiver 56, nombreuses ont été les olivettes sauvées par recépage. L'olivier donne un bulbe et un bois de tronc à la fibre dure, dense et parfumée.

L’Olivier produit une récolte annuelle de fruits très nutritifs qui murs et pressés fournissent l’huile aux nombreuse vertus que nous lui connaissons mais aussi la possibilité de s’éclairer, de se pommader, de saponifier. Le célèbre Savon de Marseille est garanti à l’huile d’Olive. Les noyaux broyés deviennent un engrais et la pâte de pressage des olives est nourriture pour les cochons.

L’arbre est médicinal du bois au fruit en passant par le feuillage. Les feuilles fraiches ont des vertus médicinales, diurétiques et hypotenseur artériel en alternance avec l'aubépine (H.Leclerc, Précis de Phytothérapie, p200). Mais ses effets sont aussi anti-diabétique, febrifuge, facilitant hépatique, pour ne citer que quelques uns de ses bienfaits car ils seraient de l'ordre d'une centaine . Le bois des vieux oliviers sécrète parfois un "gomme" dite "gomme de Lecce" dans les Pouilles, d'une couleur brun-rougeâtre et d'aspect résineux, son odeur s'apparente à la vanille; elle aurait servie, dans l'antiquité à fabriquer un emplâtre, appelé "enaemon" efficace contre les hémorragies (Mérat De Vaumartoise,François-Victor / Lens, Adrien Jacques de. Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique générale : contenant l'indication, la description et l'emploi de tous les médicamens connus dans les diverses parties du globe.1846, p321) . L'écorce de l'olivier aussi a souvent remplacé le quinquina dans les préparations fébrifuges, avec semble-t-il une meilleure efficacité . Nous connaissons tous, par ailleurs, l'usage de l'huile d'olive dans le célébre "régime crétois" ou  "diète méditerranéenne" inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO comme un "ensemble de savoir-faire, connaissances, pratiques et traditions" . Une telle prodigabilité qui recouvre, les rites sacrés, l'alimentation, la médecine, la cosmétique, l'art, l'éclairage, le sport, etc... a conduit certains auteurs à nommer l'olivier : "mine sur la terre".

Son identité féminine persiste dans son mode de fructification, il est toutefois appelé "bouc" quand olivier sauvage ou de variété différente il est placé légèrement à l’écart du champ d’olivier pour favoriser la pollinisation.

Les "olives" désignent dans le langage populaire les testicules des petits enfants. On leur "soupesait" les olives  pour s’assurer de leur fertilité future. Elles désignaient également les "tétons" naissants des fillettes pré-pubères. L’usage de ce mot pour désigner des parties génitales en formation n’a rien de péjoratif, au contraire il indique la valeur de prospérité attribuée à ce fruit et l’espoir de fertilité que les adultes placent sur les enfants. Ceux-ci étant assimilés au nouveau rameaux de l’arbre généalogique et qui porteront les prochains fruits.

Tout un pèlerinage de la conscience dans une cuillerée d'huile d'olive, de Picholines, d'Aglandeau, de Lucques, de Colliases...

Diverses coopératives oléicoles du Languedoc, de Provence et de Midi-Pyrénnée proposent des huiles de cépages.
Comparé à  la fadeur de certaines huiles d'olives communes qui abondent dans les rayons des surfaces alimentaires, les huiles de "terroir"» ont ce petit indice du "caractère" que les huiles des années soixante apportaient à l'assaisonnement des salades. 

De la culture à la mise en bouteille, en passant par la trituration et le pressage, l'élaboration d'une huile à considérablement évolué. Les champs d'oliviers sont équipés de l'arrosage "au goute à goutte", le fruit se développe sans difficulté mais aussi sans relation avec l'ambiance climatique naturelle. Il faut admettre que le "standard" à policé la culture oléicole, retirant toute caractéristique bio-climatique à la saveur de l'huile. Les arguments sanitaires dominent : éradiquer toute trace de maladies, pas de vers de l'olive, des traitements insecticides contre la cicadelle, vecteur de la fumagine, contre la mouche de l'olive, contre "l’oeil de paon"...apports d'engrais chimiques etc...toutes ces actions sont nécéssaires  mais les réponses thérapeutiques, usage de pesticides, d'engrais chimiques, ne s'incrivent que peu dans un contexte d'une agriculture respectueuse de l'environnement. Ces critères élaborés par l'observation scientifique répondent aux normes de productivité, de traçabilité et de qualité sanitaire des fruits et des produits. La cueillette industrielle mécanique avec ou sans traitement hormonal de l'arbre, pour favovriser la chute des fruits, a pris le dessus sur les récoltes manuelles, par gaulage ou au râteau. Pour des raisons de productivité et de rentabilité la trituration et le pressage traditionnel et ancestral sont progressivement remplacés par le broyage et l'extraction par centrifugation à froid, et évoquer l'extraction par l'usage de solvant (hexane ou heptane) nous donne "froid dans le dos" et "mal au ventre" . Alors soyez attentif à vos achats ...! Les techniques de trituration et de pressage traditionnel ne sont ni des clichés, ni du folklore, comme le laisse supposer les promoteurs des techniques industrielles. Le broyage (marteaux ou couteaux)et la centifugation provoquent un échauffement qui nuit à la qualité du produit fini et ne rescpectent pas forcément la réglementation qui défini la température de toutes les opérations, y compris pression ou extraction, laquelle ne doit pas dépasser les 27C° (règlement de l'Union européenne n° 1019 de 2002 L155 29 et 30). La tentation d'améliorer le rendement et l'efficacité en augmentant la température est un pas vite franchi, même si celle-ci ne dépasse généralement pas les 30C°, certains l'élèvent jusqu'à 50C° altérant gravement la qualité de l'huile . Sans entrer dans un débat qui opposerait pratiques traditionnelles et modernes et bien sur hormis l'usage de solvant, les méthodes et moyens techniques ont chacun leurs avantages et inconvénieuts et sont à même de produire des huiles de qualité, si les hommes qui participent à l'ensemble de cette chaine technique connaissent bien leurs outils et s'appliquent à une bonne mise en oeuvre. Dans tous les cas fuyez les huiles mal définies, mélangées, sans origines etc... notre organisme n'est pas fait pour ça... boire essence

"Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez–vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait" (Epitre aux Romains 2 v2)

La valeur symbolique du pressoir est très forte.

 

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 "Le Pressoir Mystique"

Le pressoir à olives c'est le lieu qu'à choisi le Christ, au pieds du Mont des Oliviers, pour prier avec les apôtres, avant sa crucifiction : ce lieu c'est le jardin de Ghetsémani : "Gat Šmānê" en Araméen, le pressoir à huile.

"Restez ici, tandis que je m'en irai prier là-bas."  Et prenant avec lui Pierre et il commença à ressentir tristesse et angoisse.  Alors il leur dit : "Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi."  Étant allé un peu plus loin, il tomba face contre terre en faisant cette prière : "Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux."   Il vient vers les disciples et les trouve en train de dormir ; et il dit à Pierre : "Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible."

 La scène se répète une seconde puis une troisième fois

Alors il vient vers les disciples et leur dit : "Désormais vous pouvez dormir et vous reposer : voici toute proche l'heure où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici tout proche celui qui me livre."

Symboliquement c'est le lieu où le Christ chargé de tous les péchés de l'humanité à vécu son agonie, au sens du combat de l'âme, c'est dans sont intériorité qu'il à foulé et broyé ces péchés au point de générer une "sueur de sang" : “En proie à l’angoisse, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.” (Luc 22:44). Ce sang, contrairement au Golgotha, à la crucifiction, est généré sans blessure physique il est le résultat "du pressoir" de la pression intérieure dûe au contact entre l'élan permanent de Pureté du Christ et les péchés de l'Humanité...

Si notre vie devait être la culture de l'olivier j'aimerais tant que son huile soit bonne, joyeuse et réconfortante ...

Parmi les producteurs du sud de la France nombreux sont ceux qui font des efforts pour produire avec "sincérité", on peut toutefois fortement regretter l'effacement progressif de "la typicité" qui caractérisait une huile du Languedoc, d'une huile de Provence, d'Espagne, d'Italie ou de Corse, pour n'en citer que quelques unes. Nous ne pouvons que saluer malgrès tout les efforts permanents réalisés par les producteurs et par l'Afidol pour réguler, proposer, encourager, accompagner et fédérer les producteur professionnels et même amateurs. 

carte-departements

 

Pour maintenir le contact avec une culture ancestrale, rustique et nourricière, nous vous invitons à planter un olivier ou  bien adoptez en un semi-ensauvagé dans un champ non cultivé.

Le choix de la variété tient compte des données climatiques, de votre altitude, ensoleillement, nature du sol.

Plantez le dans un lieu aéré, en sol bien drainé. Chaque printemps apportez lui votre compost, un peu de fumier acheté en jardinerie, supprimez les gourmands qui jailliront de son pied, vous pouvez conserver les feuilles de ces gourmand pour en faire des tisanes drainantes. Son tronc au pied doit rester à l'air, il s’épaissira et deviendra noueux au fur et à mesure de ses croissances. 

L'olivier n'a que peu de racine et un "bulbe" qui fait des réserves d'eau et de nutriments comme le palmier. Aspergez le feuillage et l'aubier de bouillie bordelaise : le bleue, qui l'assainira et lui apportera l'oligo-aliment cuivré qui renforcera son immunité. Contre la fumagine  (le noir de l'écorce) nous nettoyons nos oliviers  en brossant à l'eau et savon noir et posons sur l'aubier un emplâtre d'argile verte montmorillonite et de lithotamme, entouré de bandelette sur les surfaces très abimées. Si l'été est brulant pour ce jeune arbre, arroser très abondamment (la terre autour doit rester humide plusieurs jours) en une seule fois mi-juillet et mi-aout. Ce cycle correspond aux temps habituels d’orages en bordure méditerranéenne.

Son feuillage d'argent et de bronze se couvrira en Juin de milliers de petites fleurs subtilement odorantes d'un blanc crémeux. Ces même minuscules fleurs que tressa en guirlande l'épouse du Pharaon Toutankamon pour orner sa momie.

Si la pluie de fin de printemps ne viens pas gâcher la pollinisation vous pourrez cueillir vos olives l'automne et le froid venus. En octobre vous ramasserez en vert ou violet pour préparer les olives confites, en novembre et décembre vous ramasserez l'olive mure, noire, ridée pour la conserve au sel ou à l'huile. Sinon apportez au moulin le plus proche pour l'huile ou abandonnez le fruit aux oiseaux du ciel , les merles s'en régaleront.
L'avant dernière semaine de carême, juste avant les Rameaux, taillez le généreusement, enlever le vieux bois, les ramifications qui déstructureraient l'effet de "boule" sans toutefois trop évider le sommet de l'arbre car le soleil d'été viendrai alors brûler l'aubier des branches maitresses. Ratissez sous l'arbre les feuilles mortes et brulez tout de suite le bois mort ou jetez le, car le vers du bois taillé se développe très vite. 

Faire ses olives:
Octobre : Novembre  conserve d’Olives cassées:
Vertes et violettes: qui virent!

Se procurer un petit marteau, un caillou, ou un maillet, une planche de bois, un gros saladier, 1Kg d'olives entre vert et  violet, qui commencent à murir.
Donner à chaque olive un coup qui l'éclate et plonger tout de suite dans un gros saladier d'eau froide. Chaque jour durant 12 jours changer l'eau qui doit recouvrir les olives - on peut y mettre du laurier et du fenouil.

La saumure de conserve: le douzième jour, pour un litre d'eau, 100 grammes de sel, 2 feuilles de laurier, fenouil, une petite cuillerée de graines de coriandre, genièvre, thym...Faire bouillir 5 minutes, laisser refroidir, filtrer. Placer les olives dans des bocaux, verser la saumure jusqu’à couvrir, fermer pour une semaine et.... commencer à  consommer.......VOS olives..



Vous venez de mériter un "Gouter d’Ermite" qui fouette le Yang en ce temps d'automne !
Il vous faut : Un quignon ou une belle tranche de vrai pain frais toasté ou rassis.
Frotter et user une gousse d'ail sur la croute jusqu'à ce qu'elle luise
Saler un peu avec du bon sel gris
Poser un filet d'huile d'olive plus ou moins généreux
Et mordre dans ce feu tout en croquant dans votre poignée d' olives cassées.
C'est une saveur ancestrale, à la fois brûlante, suave, rêche, amère et parfumée.
Une façon pleine de rusticité de se relier aux racines de la culture méditerranéenne.
Attention, si vous êtes un humain en "cage dorée" vous allez contacter une furieuse envie d'aller remercier votre olivier, de mettre une écharpe, une veste et d'aller marcher dans la nature... Et peut être d’adresser à votre spirituelle nature une prière de remerciements pour vous avoir fait vivre tout cela.

Faites-le !

Vous venez de comprendre avec vos sens ce que peut-être un

"pélerinage de la conscience" !

 

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